5 femmes et un chat :
Une histoire de sororité

Coquillette a le poil court et les yeux vifs, elle a 3 ans tout au plus. Tandis que la sororité, elle, est un peu plus âgée. 

Sois patient avec moi donc, mon cher lecteur, pendant que je te raconte une histoire. Une histoire de meufs, d’entraide, de sororité.

Coquillette

Tout d’abord il nous faut présenter les personnages.

Coquillette a le poil court, doux comme le coton sauvage et plus noir que les profondeurs de l’océan. Elle a grandi dans un escalier presque caché.

Cette chatounette éprise de liberté, doté à la naissance de cette volonté farouche de découvrir le monde, explore donc son quartier.

Chaque recoin, chaque ruelle, chaque jardin alentour. Prenons cette petite cours par exemple, la maîtresse des lieux connaît Coquillette et sa famille. Elle tolère ainsi, tout juste, la présence de ce chat impétueux.

Julie et Juliette

Arrivent maintenant les prochaines protagonistes. Deux jeunes femmes qui empruntent régulièrement l’escalier de Coquillette. Entre deux mails et autre brainstorming, elles vont nager, parler, bronzer, enfin, travailler à faire de la sororité une réalité.

Les voilà donc dans l’escalier pour une cigarette dans la brise du soir. Face à la mer, les jambes offertes aux moustiques de passage et à Coquillette, qui passe par là et vient se frotter contre les mollets d’une Julie ébahie.

Dire que son propre chat ne lui montrait pas tant de tendresse ! Elle se fiche bien de savoir si ce chat souhaitait juste marquer chaque passant de cet escalier de son odeur, afin d’affirmer son territoire.

Loin de Coquillette et de toute sororité

Enfin, les personnages de passage.

Plus loin dans la ville, Yvan, Jason et Germaine, se préparent pour la soirée. Puisque Germaine est la voiture toute rutilante de Yvan, il la parade dans la ville tout en assurant la bonne marche de son accélérateur.

Finalement, qui a besoin de freins quand on connaît sa ville par cœur ?

Germaine est fière quand elle voit arriver Yvan, il s’est fait tout beau, il a même mis sa nouvelle eau de Cologne trouvée chez Leclerc le week-end dernier. Et au moment de récupérer Jason, elle en rougirait presque. Jason a mis son plus beau t-shirt G.Raw. Si ça c’est pas un mec classe, alors elle ne s’y connaît pas ! Ce soir, c’est sûr, Germaine accueille de la gadji !

Mais

Dans une autre réalité, c’est Romain et Andy qui rentrent d’un dîner tranquille entre potes, personne n’a bu, on a bien mangé, bien rigolé.

Ailleurs, Sylvain et Mohammed qui rentrent de la plage, fatigués, les yeux pleins de soleil et les pieds pleins de sable.

Encore un autre claquement de doigts et finalement, on voit Lyes et Clément rentrer de chez leur tante malade.

Un dernier clignement d’oeil et ce sont finalement Camille et Augustin qui ont une discussion animée sur la sororité.

Finalement, le monde est plein d’un infini de possibilités, toutes plus folles les unes que les autres et la plupart aussi banales que l’histoire de ta dernière douche.

Cependant, dans toutes ces possibilités, dans tous ces personnages inventés que l’on voudrait détester toute une vie, dans tous ces mondes incertains, beaux, sans pitié, dans aucun, la voiture ne s’est arrêtée.

Qui roule sur un chat est un fils de chien

Attention le chat !

Attention le chat ! Et la voiture ne s’est pas arrêtée.

Attention le chat ! Et la voiture n’a pas ralenti.

Attention le chat ! Et les deux hommes ont disparu dans la nuit.

Juliette a entendu, elle regarde Julie, qui, surprise, la rejoint devant la fenêtre. Leïla, une voisine, est assise sur le trottoir, le regard tourné sous une voiture garée dans le virage.

Là où intervient la sororité

Heurté de plein fouet, un chat noir en vadrouille dans la ville s’est réfugié sous une voiture. Leïla l’observe, sans savoir que faire. Juliette ne descendra pas, elle pleure déjà, touchée du drame de ce doux chat.

Julie descend, serviette à la main, dans l’espoir de le sauver, qu’il ne soit pas trop tard. Espoir vain.

Les yeux grands ouverts, une âme légère et fragile s’est en allée ce soir, dans ce virage, sous cette voiture.

Il faut trouver sa famille, sa maison. Alors direction l’escalier, direction les voisins, ceux qui sont encore debout.

Minuit passé… Certains ouvrent leur porte avec précaution. Une voisine, croyant connaître le chat, accompagne les femmes vers la voiture.

Le chat a désormais un nom, c’est Coquillette, le chat des escaliers, le chat de la cour, le chat d’une voisine, le chat de l’amie de Leïla. Le chat d’une femme qui dort pour le moment, loin de chez elle, dans l’ignorance de la douleur de son réveil.

Qu’elle dorme encore, le jour viendra bien assez tôt.

Que faire ?

Alorss une question se pose : Que faire du corps si doux de Coquillette ? Le laisser là ?
Julie s’y oppose fermement, il en est hors de question ! S’il avait s’agit de son chat elle aurait eu horreur d’avoir à le retrouver ainsi, des heures plus tard.

Elle va alors chercher une boîte à chaussures, la plus grande qu’elle trouve, et une serviette blanche, toute douce, qui contrastera presque poétiquement avec le poil noir d’un corps qui semble endormi.

Au bout du compte, chat et maîtresse se retrouveront dans leur jardin, loin des yeux voyeurs des passants, loin du froid du métal d’une voiture mal garée.

la sororité comme morale

On croirait qu’une histoire n’est jamais complète sans son dénouement, sa justice, sa morale. Pourtant celle la n’en a pas.

Cette histoire n’a pas de dénouement, elle a 3 femmes qui ont voulu faire en sorte de protéger une meuf de la tristesse.

Pas de justice non plus, mais un peu d’espoir d’un karma et, en attendant,  la force de vivre sans.

En fin de compte, ce témoignage est aussi dénué de morale. Au lieu de ça on y retrouve de l’entraide, des yeux jaunes qui se referment, une serviette abandonnée, une patoune toute douce qui dépasse, une boîte qui disparait, un numéro qui se transmet, un verre que l’on promet d’aller boire, un merci chuchoté dans les larmes, une sororité qui se transmet. 

Coquillette et la sororité

Pour conclure, je dirais que cette histoire c’est Coquillette et 5 femmes, présentes les unes pour les autres, 5 femmes qui se sont soutenues comme elles pouvaient.

L’une s’est arrêtée et a alerté, elle a cherché et trouvé la maison de Coquillette. L’autre a remué ciel et terre pour réveiller la famille de Coquillette, elle a fait confiance à deux inconnues, elle leur a permis de ramener Coquillette chez elle.

La seconde, armée de ses gants de cuisine, les larmes biens cachées, a glissé Coquillette, le plus délicatement qu’elle a pu dans sa petite boîte et l’a portée jusque chez elle.

Une autre encore, a offert toute sa compassion et sa présence à celle qui n’oubliera jamais le dernier regard d’un chat qui s’en va.

La dernière a retrouvé son chat, lui a trouvé une place dans son jardin, et s’est empressée de remercier toutes les autres.

Elles ont donné une définition à la sororité. 

Quand à moi je vais vous laisser, j’ai quelques larmes à verser. 

Image de M bis

M bis

Y'a M, la fondatrice de Les Martines. Et puis y'a moi M bis
On sait, ça prête à confusion !

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