La beauté :
un réel privilège ?
La beauté est-elle vraiment un privilège ? Avoir un physique correspondant aux standards de beauté est souvent perçu comme un atout majeur dans nos sociétés.
Qui n’a jamais croisé une femme ou un homme dont tout semble réussir, au point que l’on associe automatiquement leur beauté à des compétences ?
Il serait tentant de croire que la beauté est un véritable allié dans la réussite, et que se conformer aux normes esthétiques garantit une vie accomplie.
Beau et donc, parfait ?
D’un point de vue professionnel, être beau serait donc synonyme de succès.
En effet, les personnes perçues comme belles sont souvent mieux rémunérées et plus sollicitées pour des rôles de leader. Même en dehors du travail ! La beauté semble ouvrir des portes, avec une attention accrue et une validation sociale renforcée par une apparente popularité. C’est l’effet halo : notre cerveau tend à attribuer des qualités positives à une personne jugée belle.
Ce biais cognitif, bien réel, est confirmé par des études qui montrent que les individus répondant aux critères esthétiques bénéficient plus facilement de certains avantages. Pourtant, est-ce vraiment si facile d’être beau ?
Elle, elle est gentille mais elle est moche. Mais toi t'es moche, puis t'es con
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Privilège ou fardeau ?
En réalité, ce privilège de la beauté s’accompagne d’une pression constante pour maintenir une apparence impeccable et répondre à des attentes souvent irréalistes.
Cette quête de perfection envahit tous les aspects de la vie, générant anxiété et stress. De plus, les relations personnelles peuvent souffrir de superficialité, engendrant des doutes quant à l’authenticité des liens.
Mon partenaire m’aime-t-il pour ma beauté ou pour mes qualités intérieures ? De même, une promotion offerte par un patron peut-elle être perçue comme le fruit de mes compétences ou de mon apparence ?
Ajoutons à cela que la beauté est éphémère et que les normes évoluent. Ainsi, les avantages acquis grâce à la beauté ne sont pas toujours pérennes. À terme, si la beauté offre des privilèges indéniables, elle n’est pas nécessairement synonyme de bonheur durable.
La beauté comme facteur d’inégalité
Pire encore, le privilège de la beauté est un facteur majeur d’inégalité. Renforçant ainsi des normes sociales oppressives, et marginalisant ceux qui ne répondent pas aux standards dominants.
Une personne perçue comme « trop grosse », « trop petite » ou « trop noire » peut subir des discriminations dans de nombreux domaines de sa vie.Du processus de recrutement à la reconnaissance sociale, cette hiérarchisation des apparences est une injustice à combattre.
En perpétuant des stéréotypes, le concept de « beauty privilege » devient un double châtiment : il fait souffrir à la fois les opprimés et les privilégiés.
Pour construire une société plus juste, il est crucial de questionner ces normes ainsi que notre propre propension à juger les autres en fonction de nos biais cognitifs.
La beauté diversifiée
Une approche plus inclusive et diversifiée de la beauté serait une réponse à ces problématiques.
Il s’agit d’abord de promouvoir une représentation plus variée des apparences dans les médias et de célébrer la diversité physique. Sensibiliser les gens aux biais cognitifs qui influencent leurs perceptions permettrait de réduire leur impact.
Par ailleurs, il est essentiel de privilégier les compétences et les qualités personnelles plutôt que l’apparence dans les processus de recrutement, en se basant sur des critères objectifs et équitables. En dénonçant les injustices liées au « beauty privilege », nous contribuons à la construction d’une société plus équitable.
La beauté peut être un atout, mais elle ne devrait jamais définir la valeur d’une personne.
Stelly Angèle
Jeune autrice diplômée de philosophie, je vous invite à suivre mes pensées sur Instagram : @stellylune.