Christine de Pizan : Quelle Femme !
Christine de Pizan … alors, j’ai failli, mais je refuse d’appeler cette femme “Cricri” ou de bêtement recopier sa page Wikipédia.
Aussi parce que, Christine, c’est un Femme de Lettres Extraordinaire !
Il ne s’agit pas de te faire un exposé complet de sa vie ou de ses œuvres. Personne n’est expert ici (enfin, si toi tu l’es, écris-nous vite !). Aujourd’hui, on va parler d’une femme qui, au 14ème siècle, a pris sa plume et ses ovaires en main.
Christine de Venise à Paris
Christine de Pizan naît à Venise en 1364. À peine 4 ans plus tard, sa famille s’installe à la cour de Charles V, roi de France, où son père bosse comme médecin. Tout roule pour eux : Christine se marie à 15 ans, devient maman et vit sa petite vie tranquille.
Pour ceux que ça choque, je rappelle qu’on est au 14ème siècle. À l’époque, l’espérance de vie moyenne était de 24 ans (il faut attendre 1750 pour espérer vivre jusqu’à 25), donc à 15 ans, t’es déjà bien avancé·e dans la vie.
Christine, fille d’un érudit, est poussée par son père dans l’apprentissage des sciences et des lettres. En prime, son mariage est heureux (chanceuse !), et elle devient mère de trois enfants.
Mais ...
Mais la vie n’est pas un conte de fées. Christine se retrouve rapidement orpheline de père, puis veuve. À ce moment-là, elle est l’unique soutien de sa famille, avec sa mère et ses enfants à charge. C’est une situation rare pour l’époque, et au lieu de se remarier (comme beaucoup l’auraient fait), Christine décide de prendre la plume pour gagner sa vie.
La femme est quelque chose de défectueux et de manqué. Elle est mentalement incapable de tenir une position d'autorité.
Thomas d'Aquin, 13ème siècle, Somme Théologique
Christine de Pizan, pionnière féministe
Christine écrit, beaucoup. Et pas sur n’importe quoi. Pendant plus de 20 ans, elle met les femmes au centre de ses écrits. Elle défend leur savoir, leur intelligence et leurs capacités, toujours comparées (à tort) à celles des hommes.
Elle va même plus loin, en critiquant les auteurs médiévaux et leur vision réductrice de la femme. Dans La Cité des Dames, publié en 1405, elle imagine une ville utopique où les femmes sont reconnues pour leur vraie valeur. Dans cette œuvre, les femmes sont présentées comme des reines, des guerrières, des savantes : des héroïnes, quoi !
Briseuse de codes avant l'heure
Christine, c’est the OG Martine Queen, une femme qui n’avait pas peur de prendre un rôle que la société ne lui destinait pas. Mais ce qui est surprenant, c’est qu’à son époque, il n’existait pas de loi empêchant une femme d’écrire. Les barrières étaient plus sociales qu’autre chose. Elle a donc franchi des obstacles invisibles, et en les franchissant, elle les a rendus visibles.
Du coup, elle a donné à ses détracteurs la possibilité de s’opposer à elle. C’est comme si en agissant, elle avait, sans le vouloir, solidifié ces barrières contre les femmes.
On avance mais doucement
Malgré le travail de Christine, il aura fallu attendre 1980 pour qu’une femme, Marguerite Yourcenar, entre à l’Académie française. Six siècles après Christine !
Et aujourd’hui encore, des questions restent : pourquoi la nomination d’une femme à l’Académie fait-elle toujours débat ? Et pourquoi la féminisation du mot “auteur” est-elle encore incertaine ? Suis-je auteure ou autrice ?
À vos plumes, je suis curieuse de vos réponses !
Véro
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